Les personnes assujetties à la taxe de séjour
L’article L. 2333-29 du
code général des collectivités territoriales (CGCT) prévoit que « la taxe de
séjour est établie sur les personnes qui ne sont pas domiciliées dans la commune de séjour.
La personne doit fournir un justificatif de domicile sur le territoire de la commune pour ne pas être assujettie à la taxe de séjour ».
Le redevable de
la taxe de séjour est donc
la personne qui séjourne sur le territoire de la
commune.
La taxe de séjour est
applicable, quelle que soit la nature de la location à titre
onéreux, durant la période de perception fixée
par la commune ou l’établissement public de coopération
intercommunale.
Le champ d’application de
la taxe a, par ailleurs, été précisé par la jurisprudence du Conseil d’Etat et
la doctrine administrative.
La taxe concerne les
personnes séjournant dans les Palaces, les hôtels ou les résidences ou les
meublés de tourisme classés de 1 à 5 étoiles, les villages de vacances de 1 à 3
étoiles, ces mêmes types d’hébergement lorsqu’ils sont en attente ou en absence
de classement, les chambres d’hôtes, les emplacements dans des aires de
camping-cars et des parcs de stationnement touristique par tranche de 24h, les
terrains de camping et de caravanage classés de 1 à 5 étoiles, les ports de
plaisance.
De
même, par interprétation de l’arrêt de la Cour de
Cassation, en date du 9 février 1999, requête n° 96-20233, cité ci-après,
les personnes hébergées à titre onéreux par un comité d’entreprise sont
redevables de la taxe de séjour dès lors
qu’elles ne sont pas passibles de la
taxe d’habitation sur le territoire de la commune.
Pour la taxe de séjour au réel
:
le tarif est fixé avant le début de la période de perception, pour chaque
nature et pour chaque catégorie d'hébergement,
par personne et par nuitée
de séjour.
Sur décision des élus locaux (délibération), voir
la fiche des tarifs de la taxe de séjour pour connaître le mode de gestion
choisi « au réel » ou « au forfait ».
Le contrôle de la taxe de séjour
L’article R.2333-51 du CGCT
prévoit que le versement de la taxe de séjour est accompagné d’une déclaration
indiquant le montant total de la taxe perçue et d’un
état indiquant, à la date et dans l'ordre des perceptions effectuées, pour
chaque hébergement loué, l'adresse du logement, le nombre de personnes ayant
logé, le nombre de nuitées constatées, le montant de la taxe perçue ainsi que,
le cas échéant, les motifs d'exonération de la taxe.
Le maire et les agents
commissionnés par lui peuvent procéder à la vérification des déclarations produites
par hébergeurs chargés de la perception de la taxe. A cette fin, il peut
demander à toute personne responsable de la perception de la taxe la
communication des pièces comptables s'y rapportant (article L.2333-36 et
L.2333-44 du CGCT).
Exonérations de la taxe de séjour
Taxe de séjour au réel :
Selon l’article L-2333-31 sont exemptées, de plein droit de la taxe de séjour, les personnes suivantes :
1° Les personnes mineures ;
2° Les titulaires d'un
contrat de travail saisonnier employés dans la commune ;
3° Les personnes
bénéficiant d'un hébergement d'urgence ou d'un relogement temporaire ;
4° Les personnes qui
occupent des locaux dont le loyer est inférieur à un montant que le conseil
municipal détermine.
NB :
la situation des VRP (voyageurs, représentants, placiers),
salariés et ouvriers en déplacement professionnel.
Ces derniers intégraient la catégorie des personnes exemptées de taxe de
séjour. La loi de finances initiale pour 2002 est venue changer la donne en
excluant les VRP, salariés et ouvriers en déplacement professionnel du champ
des personnes exonérées de la taxe de séjour.
En conséquence, les
collectivités n’ont plus la possibilité de voter des exonérations facultatives
comme ce fut le cas antérieurement, et, les salariés ou ouvriers en déplacement
professionnel ne font plus partie du champ des personnes exonérées de la taxe
de séjour, ils ne sont pas non plus titulaires d’un contrat de travail
saisonnier.
Infractions et sanctions (taxation d'office)
Les sanctions en matière de taxe de séjour
Selon l'article L-2333-34-1
Déclaration : En cas de non production de la déclaration dans les délais prévue par la collectivité, d’omission ou d’inexactitude, une amende de 750 à 12 500 € peut être appliquée.
Perception : En cas de non perception de la taxe de séjour, une amende de 750 à 2500 € peut être appliquée.
Reversion : En cas de non reversion de la taxe de séjour dans les délais prévus par la collectivité, une amende de 750 à 2500 € peut être appliquée.
Les amendes prévues sont prononcées par le président du tribunal judiciaire, sur demande de la commune ayant institué la taxe de séjour. Le produit des amendes est versé à la commune.
Le tribunal judiciaire compétent est celui dans le ressort duquel est située la commune.
La taxation d’office pour la taxe de séjour
Cette procédure est prévue dans le CGCT à l'article L.2333-38 pour la taxe de séjour.
En cas de défaut de déclaration, d'absence ou de retard de paiement de la taxe collectée, le maire adresse aux hébergeurs et professionnels de location une mise en demeure par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.
Faute de régularisation dans le délai de trente jours suivant la notification de cette mise en demeure, un avis de taxation d'office motivé est communiqué au déclarant défaillant trente jours au moins avant la mise en recouvrement de l'imposition.
Tout retard dans le versement du produit de la taxe donne lieu à l'application d'un intérêt égal à 0,20 % par mois de retard.
L’article R2333-48 issu du décret n°2015-970 du 31 juillet 2015 stipule que l’avis de taxation d'office doit mentionner :
- La nature, la catégorie et la localisation précise de chaque hébergement donnant lieu à taxation d'office sur le territoire de la collectivité intéressée au titre de l'année d'imposition concernée ;
- Le nombre de nuitées retenues comme imposables pour chaque hébergement.
- Pour les hébergements en attente de classement ou sans classement, le coût par personne de ces nuitées.
- Les renseignements et les données à partir desquels la commune a déterminé le nombre de nuitées et, le cas échéant, leur coût.
La commune peut demander aux intermédiaires ou aux plateformes qui ne sont pas préposés à la collecte de la taxe pour le logeur, l'hôtelier, le propriétaire ou l'intermédiaire visé par la taxation d'office au titre de l'année d'imposition concernée, les copies des factures émises à son égard et tout renseignement sur son activité de location.
Cet avis indique au redevable, sous peine de nullité, qu'il a le droit de présenter ses observations dans un délai de 30 jours et qu'il dispose de la faculté de se faire assister d'un conseil de son choix.
Dans le délai de trente jours séparant la notification de l'avis de taxation d'office de la mise en recouvrement de l'imposition, le redevable peut présenter ses observations auprès du maire. Le maire fait alors connaître sa position définitive par une réponse dûment motivée et notifiée dans les trente jours suivant la réception des observations du redevable. Cette réponse mentionne, sous peine de nullité, le montant, hors intérêts, des droits résultant des rectifications ainsi que les voies et délais de recours juridictionnels.
Le maire ou le président de l'établissement public de coopération intercommunale liquide le montant dû au regard des éléments d'assiette arrêtés à l'issue de la procédure de taxation d'office et émet le titre de recettes exécutoire mentionnant les bases d'imposition retenues à l'encontre du redevable.
L'intérêt de retard égal à 0,20 % par mois de retard donne lieu à l'émission d'un titre de recettes distinct. Il court à compter du premier jour du mois qui suit celui durant lequel la déclaration devait être souscrite ou, en cas de déclaration incomplète ou inexacte, à compter du premier jour du mois qui suit celui au cours duquel le principal aurait dû être acquitté.
Guide de la taxe de séjour
Pour accéder au Guide de la Taxe de Séjour, édité par la Direction générale des collectivités locales, cliquer sur le lien suivant :